Imaginez-vous au creux d’une vallée nichée dans les montagnes.
Les forêts vous entourent pendant que vous conduisez vers un lieu qui respire le tissu depuis 5 siècles. On dit même que c’est ici qu’est né le mouvement amish.
Vous voilà arrivées au Carrefour Européen du Patchwork.
C’est ici que des artistes textiles du monde entier convergent pour exposer leurs œuvres.
Et pour admirer ces œuvres, des groupes de femmes (et d’hommes), venues de tous horizons, viennent célébrer pendant 4 jours leur passion commune avec bienveillance et convivialité.
Dès l’entrée, vous serez émerveillées par la diversité des styles de patchwork. Des créations modernes aux œuvres traditionnelles, des quilts engagés politiquement aux arts textiles abstraits…
Il y en a pour tous les goûts !
Chaque coin du salon révèle une nouvelle surprise, une nouvelle histoire à dévoiler.
Je me souviens encore de mon sentiment la première fois que j’ai posé les pieds ici : j’ai ressenti l’émerveillement d’une enfant dans un parc d’attractions ! C’était comme si je m’étais égarée dans le Disneyland du patchwork.
Alors, je vais essayer, avec cet article, de vous faire voyager avec moi au pays du patchwork.
1 – Des expositions uniques en Europe
J’ai envie de commencer cet article par le cœur de l’événement : les expositions ❤️
Églises, théâtres et salles municipales sont mis à contribution pour être les écrins des quilts. Les 16 lieux d’expositions sont répartis dans 4 villages de la vallée du Val d’Argent.
On navigue d’un bâtiment à l’autre avec notre guide, un peu comme une chasse au trésor du patchwork !
Le concours
Chaque année, il y a un thème pour l’événement majeur du salon : le concours international !
Le thème de cette année était « Tribus ».
Un thème large qui a été l’occasion de rendre hommage à la famille (réelle ou choisie), aux tribus amérindiennes et africaines, mais aussi de porter un message politique sur les conditions de vie des descendants.
Un vent de modernité
Avec un peu de surprise et beaucoup de joie, j’ai observé plus d’expositions modernes cette année.
Minimalisme, maximalisme, référence rock et patchwork en plastique : c’était riche de voir toutes les facettes de ce que le « patchwork moderne » peut signifier.
Comme souvent, la modernité, c’est relatif.
C’est pourquoi cette exposition Amish m’a scotchée et nous a rappelé que, comme dans la mode, certaines tendances sont éternelles.
2 – Quelques techniques mises à l’honneur dans les œuvres
« Attends, ça, c’est du patchwork ?? »
C’est la phrase que j’entends le plus quand je montre des photos des œuvres exposées au CEP (le ptit nom du Carrefour Européen du Patchwork).
Quand on pense patchwork, on pense généralement carrés bicolores et utilisation des chutes. Mais plus rarement, relief, peintures et dessins au piqué-libre.
Déjà, parce qu’on en voit peu et ensuite, parce que c’est compliqué.
J’avais donc envie de vous montrer des gros plans que j’ai faits de certains quilts pour illustrer la richesse d’un quilting ou d’un « thread painting » !
Le « thread painting »
Le thread painting est une technique de broderie à la machine en piqué libre qui permet de réaliser des dessins, des textures et du mouvement à son quilt.
C’est littéralement « peindre avec du fil ». 🙂
Le piqué-libre pour ajouter du mouvement
Dans ce tableau stupéfiant représentant une tortue qui nage, on imagine que l’eau est tout autour de la tortue. Pour accentuer l’effet de l’eau, les vagues en piqué-libre viennent donner du mouvement et de la texture.
3 – Mon coup de cœur du salon
Je ne pouvais pas écrire cet article sans vous parler de mon coup de cœur du salon : Debra Milkovich.
Cette créatrice m’a époustouflée par sa créativité et sa modernité ! Je n’avais jamais vu une artiste patchwork utiliser la 3D et autant de références punk/rock à la fois.
Elle a appris différentes techniques de patchwork dans un cours à côté de chez elle. Puis, elle a commencé à créer des quilts colorés, modernes et jouer avec les effets 3D.
Mais, le covid est arrivé.
Elle s’est alors lancée dans un projet de 100 jours autour des CDs qu’elle avait chez elle pour reproduire les couvertures d’album !
C’est son projet le plus impressionnant d’après moi, car elle a utilisé toutes les techniques à sa disposition pour recréer les pochettes d’album.
On a dû papoter pendant bien 30mn autour des différentes techniques utilisées pour chaque pochette d’album !
Vous pouvez découvrir ses oeuvres sur instagram.
En quittant le Val d’Argent, je suis convaincue que le Carrefour Européen du Patchwork n’est pas seulement un événement artistique. C’est une déclaration d’amour à l’artisanat, à la créativité, et à la diversité.
Voir autant de femmes passionnées, parfois isolées, partager pendant plusieurs jours des conversations animées sur cette activité un peu confidentielle m’a vraiment touché.
Cette année, on voit plus que jamais que le patchwork est bien plus qu’un simple hobby. C’est un moyen d’expression qui peut être à la fois traditionnel et moderne, politique et personnel.
J’espère que cet article vous aura plu et donné envie de découvrir cet événement l’année prochaine !
A très vite,
Marianne